Historische figuren & feiten

Discussie in 'Historische Zeilschepen' gestart door Gino SLOCK, 22 jun 2021.

  1. Gino SLOCK

    Gino SLOCK

    Lid geworden:
    21 jan 2018
    Berichten:
    182
    Locatie:
    Zottegem
    Deze topic heeft de bedoeling om iets meer te vertellen; te vragen of te weten over historische figuren/feiten i.v.m. de scheepvaart: vanaf de oudheid tot maximum de 19e eeuw. Dus niet over WOI & WOII.
     
    Jantjeu en Stephan Kertész vinden dit leuk.
  2. Gino SLOCK

    Gino SLOCK

    Lid geworden:
    21 jan 2018
    Berichten:
    182
    Locatie:
    Zottegem
    Ik herhaal mijn eerdere vraag:

    Ik ben enorm geïnteresseerd in de Vlaamse 'corsaire' (zeerover) Jean BART... in het Vlaams Jan BAERT, die in dienst van Lodewijk XIV tijdens de 17e eeuw nogal wat teweeg bracht bij de Hollanders.
    Wie helpt me om hem beter te leren kennen via literatuur, en nog beter: wie kent de namen van zijn schepen?

    Een gekend feitje: Na de Tocht naar Chatham in 1667 werd de Vrede van Breda ondertekend. Michiel de Ruyter gaf Jan Baert het bevel over de brigantijn "De Gouden Eend". Hij voer ook nog, als matroos, mee op de 7en Provinciën. Na verloop van tijd ging hij in dienst van Frankrijk en zorgde hij voor zijn grootste successen. Nu nog wordt hij in Frankrijk als een nationale held beschouwd.
    Een ander feitje: ik had zo'n tien jaar geleden de gelegenheid om kennis te maken met een nakomeling van hem... een kasteelvrouw in Bourgogne.

    Dus:
    • Wie helpt me aan de namen van zijn schepen waarop hij voer?
    • Wie helpt me aan literatuur over deze man?
    • Waar kan ik terecht voor verdere opzoekingen?
    • Zijn er bouwplannen van één van zijn schepen gekend?
     
    Stephan Kertész vindt dit leuk.
  3. Ronk

    Ronk

    Lid geworden:
    13 dec 2019
    Berichten:
    1.434
    Locatie:
    Helena Geertje
    Interessant! Maar over Jean Bart weet ik helemaal niets?
     
  4. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
    Gino SLOCK vindt dit leuk.
  5. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
    Gaan we en zelf vertalen:
    • Page -13-


      MinUtire Jean Bart.—Campagne de I6v3.—Nouveanx efforts de Louis XIY en faveur de Jacques II. — Conire-lemps cl fails d'armes de d'Estrees* char^^ de faire passer une eaeadre de Toolon dans I'Oeten, poor la joindre k oelle da Brest. Ordre impintif donnii i Toarvilie de eher. cher et d'altaqner I'ennemi, sans altendre la jonction avec d'Kstri^es. — Admirable r^ignaiion de Tourrille. — Gloriense defkite de La HougaOf le S9 mai i602. —> Saitet de cette d^faite, fort ezager^e par la plapart des aateurs. — Tonrville est fail marechal de France. — ^Tenements en Amerique pendant les ann^s 1691 et 1692. D^faite el mort de Cusfi k Saint-Domingue. — Le comte de La Roche-Courbon-Blenac bat les escadres anglaises dans la met des Aniiliet.—'Dncasae nonm^ gmavemenr de Sainl-Demingue.—Tentatites iiutilM dee ennenis snr SainUDomingne et les anlres Antilles fran^aises. — Expedition des flibustiers francais k la Jaroaique.—Affaires de la Nouvelle-France.

    • Page -18-

      entrer ou en sortir. Ayant appris qu'un convoi, riche de trente millions, et appartenantaux ennemis, devait dire dans les parages dlrlande, ii s'approche des iles Sorlingues pour donuer de^ inquietudes h ceux qui en 6taienl charges. II tombe ensuite sur une flotte qui se rendait de la Jamaique en Angleterre, la dissipe, s'empare de son escorte et de onze bdtiments marchands; le reste n'^chappa qu'i la faveur d'un brouillard (ipais. Au bruit de cet ^y^nement^ramiral anglaisRussel, qui commandait une flotte de quatre-vingt-quatre vaisseaux, se reveille, cherche Tourville et tdche de Tengager k une bataille. Le yice-amiral frangais le tire au large, conserve Tavantage du vent, et ne lui fournit, durant cinquante jours, aucune occasion de le combaltre, en ^piant toujours rinstant de Tattaquer lui-mSmeavec toutes les chances du sAcc^s. L'amiral anglais, d6sesp6r6,1'abandonne, va ^tablir sa croisifere vers les cdtes d'lrlande, et bient6t, assailli d'une violente temp6le, ilest forc6 de rentrer dans ses ports avec tons ses vaisseaux d^sempar^s, apr^s en avoir perdu quatre enti^rement et avoir vu p^rir quinze cents hommesde ses Equipages; tandis que son heureux et habile rival conservait la flotte frangaise parfaitement intacte, tenait k Tabri les cotes de France, prot^geait les convois d'Irlande, et gagnait, en r^alit^, gr&ce k song^nie, les plus belles des victoires, celles qui profitent au pays sans lui rien coAter. Tourville fut merveilleusement second^ dans cette campagne par les officiers g^n^raux qu'il avait sous ses ordres, tous hommes d'^lile, tels que Forant, Chdteau-Renault, d'Amfreville, de Relingues, de Villette-Murgai, de Langeron, de Nesmond, de Coetlogon, les de Flacourt, ainsi que par ses capitaines, parmi lesquels on comptait les Jean Bart, les Forbin, les d'Amblimont, plusieurs de La Roche-Courbon-Blenac, les La Rongdre, les La Gallissonni^re p^re, les La Roche-Alart, les du Magnon, lesSeptesmes, les Montbron, les Pallas, les Rosmadeck, les La Roque-Persin, les Cogolin et les Duquesne-Mosnier (1).
    • Page -22-

      De son cdte, Jean Bart, qui avait pris part, cette annee, k la campagne du Large, sesignalasurtoutpar sa fameuse sortie de Dunkerque, avec une escadre placee sous ses ordres. II y avait deux ans que Jean Bart avait soumis au departement de la marine un projet d'expedilion pour ruiner le commerce des Hollan- dais dans le Nord, quand on lui donna Tautorisationet les moyens deI'execuler. Forbin, dans cette occasion, lui fut adjoint, sous
    • Page -23-

      son commandement. Mais h la nouvelle de rarmement qui se pr^parail k Dunkerque, une flotte de trente-cinq h quarante vaisseaux ennemis accourut pour fermer les passes de la rade diB cette ville. Jean Bart n'en persista pas moins dans son dessein; ii resla quinze jours dans la rade, avec sept frigates et un brAlot, sans que les Anglais et les HoUandais jugeassent^& propos deTaltaquer; et, une nuit, au moment oil ils s'y attendaient le moins, il passa par leurs intervalles, le boute-feu k la main k tout ^y^nement. Ce fut en vain que la flotte des allies, s'apercevant un pen tard qu'elle.ne bloquait plusrien, voulul liii donner la chasse; le jour 6tait a peine lev^ que d^j^ Tescadre de Jean Bart 6tait hors de vue. D6s le lendemain, elle forfait d'amener, apr^s une heure de combat, deux vaisseaux de guerre anglais, et s'emparait de quatre b^timents richement charges qu'ils conduisaient en Russie : Jean Bart mit cette prise k Tabri dans un port desroyaumes du Danemarcket Norw^ge, aveclesquels la France ^tait en paix. Deux jours apr^s, il rencontra une flotte de pScheurs hoUandais escort^e d'un yaisseau de guerre; il enleva le yaisseau et toute la flotte, yaillamment assists quMl fut du capitaine Forbin. Jean Bart et Forbin firent ensuite une descente sur les c6tes d'i^cosse, et y incendi^rent quatre villages et un chateau, dont ils emport^rent toutes les richesses. lis briil^rent encore plusieurs vaisseaux, tant anglais que hoUandais ; puis ils revinrent k Dunkerque, riches de butin et de renomm^e.
    • Page -23-

      Cest vers ce temps que Jean Bart fut pr^sent^ pour la premiere fois &la cour. II n'^taitbruit quede lui, de ses audacieux exploits, dont on ne pent consigner ici que les principaux; et Forbin avait beau faire, beau dire, avec les airs de noble protecteur qu'il affectait, il ne lui ^tait pas donn6 d'^clipser Jean Bart. La malheureuse jalousie et Taveugle vanity du marin proveuQal ne pouvaient que nuire k sa pr&pre gloire dans le present, comme dans I'avenir, et le h^ros dunkerquois, dont il cherchait en toute occasion k rabaisser le m^rite en essayant de rehausser le sien, n'en ^tait pas moins en reputation jusqu'k la cour. II n'^tait personne qui ne s'y phit k dire : « J'ai vu Jean Bart.» Bomme capable de concevoir et d'ex^cuter les plus grandes choses, avec un h^roisme et une habilete extraordinaires, sa modestie apr^s le succ^s ressem-
    • Page -24-

      blait presque k de Tindiff^rence. Peu lui importait qu'on usurp&l sur lui la gloire du r^sultat, s'il avait en lui-m^me la conscience de Tayoir m^rit^e. Sa franchise ^tait ^gale k sa valeur; mais la timidity de ses mani^res et de son langage quand il se trouvait d6pays6, c'est-4-dire quand il n'^tait plus sur son bord ou au milieu de ses braves Dunkerquois, avail, pour I'observateur ami des contrastes, un cachet plein de charmes : car il n'est rien qui s^duise comme la force du lion se voilant, dans les temps ordinaires, des g^n^reuses apparences dela douceur, presque de la faiblesse.'Voiontiers on pourrait dire que Jean Bart ^tait parmi les marins ce que La Fontaine ^tait, k la rafime ^poque, parmi les pontes: la naivete jointe mi g^nie. Avec ce caractfere il est possible qu'il se soit senti fort g6n6 k la cour, en presence de toutes les pompes de Versailles; mais assurement, il n'y laissa ^chapper aucune des absurdil^s rapport^es, comme des originalit^s, par les mis^rables auteurs d'ana, qui ont brod^ sur sa vie. S'il y fut Tours dont parle Forbin dans ses M^moires, ce fuL done au mSme titre de candide grandeur qui faisait donner k La Fontaine le surnom de bonhomme. Forbin, fier partisan du blason, crut faire tort dans I'avenir k un emule qui lui rendait plus de justice, en ^crivant que Jean Bart 6lait simple fils d'un p^cheur; c'^tait un mensonge, mais un mensonge que, pour la plus grande gloire de I'enfant de Dunkerque, on aime- rait au contraire k pouvoir tenir pour une v^rit^. Au moins releva-t-il singuU^rement la renomm^e de la famille d'armateurs intr^pides dont il ^tait issu. Est-il vrai qu'il ne sAt pas mfime signer son nom, comme Fa encore icvit Forbin? Cela peul paraltre fabuleux, ^tant n^ de parents fort en ^lat de lui faire donner de T^ducation. En tout cas, il avail, au rapport de ses contemporains, Tesprit net et solide, un rare bon sens, une heureuse conception, une valeur ferme, toujours 6gale, une vigilance merveilleuse, un sang-froid admirable duranl Taction; s'il ne savait pas ^crire, il savait former des plans, combatlre et vaincre; el, sous ce rapport, Forbin, malgr^ tout le m^rite qu'on doit lui reconnailre d'ailleurs, ne fut jamais son ^gal. Seignelai, qui s'y connaissail, Tavail bien compris, et quand il s'^tail agi un moment de tirer Tun et Tautre des prisons d'Angleterre, par V oie d'^change, il avait dil: «Jean Bart d'abord, Jean Bart sur-
    • Page -25-

      tout!» Au physique, le h^ros dunkerquois avaitune veritable t6te flamande, aux cheveux et au teint blonds, aux yeux d'un bleu limpide, aux trails arrondis etrespirant la bonhomie. Comme caractfere priv6, c'^tait un homme affable, d'une doucefamiliaril6, sincferement teligieux, la providence des malheureux quand il revenait de ses courses, oublianl sa propre personne et parfois mSme sa famille, quMl laissa pauvre, pour secourir ceux qui s'adressaient k son intarissable commiseration. Tel etait Jean Bart, le marin le plus populaire non-seulement de son temps et de la France, mais de tons les temps et de tous les pays.
    • Page -46-

      GmlMitatiMi 4u uinkltr* 4f pMtflh«r(nln la pert. — Saite dt gntfM fei a)li4a. — Aanfc 16H. — 1« vire•mirtl Yielor-'lfari* d'BaMet aa aiege de Rmm, an Calalagoc. ~ Canpafna de Tourvillo pour chercher ia floUa da SinynM.-^EnUfemenl, detUnclioD ou dispersion de la floUe de Sinyrne, apparleuant aut allias.—OoUItfrc des ailivi devaat la port dis Dvnkarqsa, qui a'aniplfh* pal Jean Dirt de aortir at d'anlaver let ▼aissoanx eqnamis. — Vaehina infaraale des Anglaii devanl Saint-Malo. — Annee 1694.-~Presque loules les Torees oaTalea de la Prance porteaa daaa ia MMitemn^e.^-Tourtllle dataat las plaeaa marilimaa de k r.aU)ogne. ^ Lea allids, nallm daTOedan, faiit daa tanUtivef sur Bratl et tttr Diinkorque.— Bowlbardemeiit de Dieppe at du HlfrO'da-Gr4ce. Cawbit naval du 29 juin 1694. — Jean Bart eat anobli.— Duguay-trooin eat T&it prisonnier et a'cvade. — Annee 1695 —Xes allies lM*bardant mat iteete plusiaan filial waritlnct de Fnnca. — Qaalquea ^Tcneaanti da eetta annte iiir I'Oceaa at dans la Mediterranee. — I.e conile d« Toalouae rcunit les amirantcs de France at de Brelagne.—Annee 1696.* Nonteatt projet en raveur da Jacquea 11.-^ IfoHTeaitx bombardaments de quelquaa vlHea mariltaiet de France. — Une taalatifB lur Brail ccbona ancora.—Faila d'armea do Neaisond et d'autret niarina fran^aia.—Combat du 17 jatn 1696i liTr^ par Jean bart. — Expedition de« armateufa franftis, et particuliereinont de Dugaay-Trouin.—Duguay-Tronin antra daw It marina mytia en qoalitd da espitaina da fre^la iegira. — Annee 1607. •— Siega da Barealane par terre et par mar. — Jean Bart« nonm^ cbef d'eacadre, conduit le prinea de Conti, elu roi da Pologne, 4 Danliick. •^FiB del itinamcnli en Enropt Jniqn'l It ptix de Rianiek.
    • Page -50-

      Certes, quelque raisonnement qu'ils aient pu apporter I'un et I'autrepour leur justification, ce n'est pas ainsi que les ofticiers g^n^raux de France ^ ou des oapitaines comme Jean Bart et les Duguay-Trouin auraient compris leur devoir. Alors ce fut un desespoir affreux, un sauve quipeutin^narrable, accompagn^ de cris de haine contre les deux vice-amiraux ali^s parmi les navires d^laiss^s, qui voyaienl trop bien que leur fatale deslin^e ^tait pr^B de s'aocomplir, el que c'6tait par eux, infortun^s, que le terrible amiral frangais allait rendre k I'Angleterre et k la Hollando la mon*naie de La Hougue. Tourville et ses capitaines leur couraient sut avec racharnemenl d'une vengeance tout alt^r^e* toute br(!klanle encore du coup qui Tavait fait naitre. Qu'on s'imagine tons ce9 d^plorables debris d'un magnifique convoi, la fortune de deui nations commergantes, poursuivis de tons cdt^s sur les flots par les flammes ^ploy^es, presque inevitables, d'une grande arm^e navale; qu'on les voie incessamment atteints, foudroy^s, ou verts* coul^s bas par le canon; consumes, jet^sdans Fair, sans dtre d6« fendus, sans pouvoir se d^fendre eux*m6mes, par des br^lots« qui gk et 1^ ^clatent au milieu d'eux; et Ton reconnattra que les ^cueils, les naufrages ne sont rien, compares k un lei tableau, et que Tourville sut bien rendre aux allies le vase d'amertume dont ils I'avaient abreuv^ k La Hougue. Quand I'amiral frangais eut donn^ le signal du ralliement, il trouva, de premier oomple, que Ton avait brAl^ quarante-cinq bAtiments ennemis, et que Ton en avait pris vingt-sept^ dont la perte, ^valu^e sur^le«-champ par plusieurs de ceux-Ii m^mes qui I'avaient faite, fiit portde k vingt millions au moins par les allies. Tourville ne s'en tint pas \k : il etivoya brililer des bdlimenls de la flotle dispers^e jusque sous le oanon d'un fort qui joignait les murs de Cadix) penetrant dans la Ui^diterran^e, il alia lui^mSme, malgr^ le feu de la plaoe, se« couer les torches de I'incendie sur plusieurs vaisseaux anglais el
    • Page -52-

      Jean Bart, mont6 sur le vaisseau le Glorieux^ de 62 canons, avail eu part k r6v6nement de Lagos. Apr6s I'affaire, s'6lant s6par6 de la flotte, il rencontra pr6s de Faro six bAtiments hoUan- dais, depuis 24 jusqu'^ 50 pieces de canon, tons richement charg6s, les fit 6chouer, puis les brAla. De retour k Toulon, pendant que rarm6e navale d6sarmait dans ce port, il rcQut ordre de passer i Dunkerque pour y prendre le commandement d'une escadre de six frigates, deslin6e k ramener deVlecker en France une flotte charg6e de bl6 pour le comple de I'Etal. II donna le pendant deson exp6dition de 1691, passa, par deux fois, k travers les vaisseaux ennemis, et conduisil avec bonheur le convoi k sa destination. Peu
    • Page -53-

      Digitized by Google ] de temps apr^s, Jean Bart enleva, pr^s des bancs de Flandres, trois frigates anglaises, dont les deux premieres servaient d'es* corle a un transport de munitions de guerre pour Guillaume III.
    • Page -59-

      dependant, Jean BarUtait parti de Dunkerque avec une escadro de quelques vaisseaux de troisi^me et quatri^me rang pour aller, suivant les instructions qu'il avail revues, au-devant de cent el quelques navires charges de grains, qui Slaient impatiemmenl altendus des royaumes du Nord, dans les ports de France. U y avail k peine un jour qu'il Slail en mer, quand il rencontra, enlre leTexel et la Meuse, ces navires d'aulant plus prScieux alors au pays que Ton y Slait d6so\i d'une cruelle diselte. Mais Jean Bart fut plus 6tonnS qu'e£fray6 de voir que ce convoi Stait dSji lombS au pouvoir de huit vaisseaux de guerre hoUandais, dont Tun portait pavilion conlre-amiral, et qui avaient amarinS tous les navires du commerce, apr^s en avoir fail sortir les anciens possesseurs, Les chances n'Staient pas Sgales: Jean Bart met aussitdt en panne k deux porlSes de canon des vaisseaux de guerre ennemis, el Ik rSunit en conseil k son bord les principaux officiers de son escadre ^ dans Tesprit desquels il fail passer sans peine I'ardeur de combatlre qui Tanime. La resolution Slant prise de brusquer revSnement el de fondre sur leg ennemis avant qu'ils
    • Page -60-

      eussent eu le temps de se reconnailre, les capitaines relourn^renl k leurs bords respeclifs, avec la recommandation d'aborder chacun un vaisseau. Outre leur superiority en nombre de canons, les Hollandaisavaient un vaisseau de plus que lesFrancais; Jean Barl, afin de n'en point 6tre embarrass^, d^tacha la flAte fe Portefaix, avecle lieutenant La Bruy^re de Court, et un Equipage de cent vingt hommes, pour inqui^ter ce bdliment et T^loignerdes autres, s'il eiait possible- Le temps que le Portefaix employa k s'apprSter et k tirer une partie de son Equipage d'une autre flAte el d'une barque longue, permit aux Hollandais de s'^lever un peu au vent, pendant que les Francais restaient toujours en panne; de sorte que la flAte, qui se trouvait sous le vent de Tescadre de Jean Bart, ful un moment couple par une partie des forces oppos^es. Le lieutenant La Bruyftre de Court, sans se d^concerter, osa passer entre le second et le troisi^me des vaisseaux hollandais, essuya les bord^es de quatre de ces vaisseaux avec fermet^, et revint chercher un poste dans Tescadre frangaise. Imm^diatement Jean Bart arrivasur les Hollandais, pendant que deux vaisseaux de guerre danois et su^dois, qui avaient servi de premiere escorte au convoi et n'avaient pas m^me essay6 de le d^fendre, restaient spectateurs de Taction. Les chefs des deux escadres se cherchaient et avaient Tun et Tautre dessein de s'aborder, aussi se furent-ils bienldt joints. Le Fortune et fa Princesse Emilie^ Tun portant le capilaine Jean Bart, Tautre le contre-amiral Hyde de Frise, ne formaient plus pour ainsi dire qu'un seul et mSme pont, d'abord divis^ en deux camps, puis theatre d'une effroyable mfil^e, oil la place resta en moins d'une demi-heure^ Jean Bart el aux Francais. Le. contre-amiral hollandais ^tait atteint de six blessures, donttrois mortelies; son second ^tait ^tendu roide sur le pont, et ses deux lieutenants ^taient aussi perc^s de plusieurs coups. Non content de cette premiere et glorieuse prise, le Fortuni^ menant toujours la tSte de I'escadre de France, aborda encore un vaisseau ennemi et s'en rendit 6galement maitre. Pendant ce temps, les autres vaisseaux frangais couraient de m6me iTabordage. Le Mignon, capitaine de Saint-Pol, enleva un vaisseau hollandais de 50 canons; FAdroit^ capitaine de Benneville, avait aussi forc4 un bAtiment ennemi k se rendre, quand il vit tout k la fois se rompre les grappins qui retenaient sa prise, et
    • Page -61-

      venir & lui, vent arri&re, un vaisseau de 54 canons, pour I'aborder k son tour. Ne voulant point 6viter ce nouvel adversaire, PAdroit envoya chercher son monde par sa chaloupe sur la prise, qu'ilabandonna, et se mit en devoir de r^sister k Tassaut qu'on ilait prfes de lui livrer. Un nouvel abordage eut lieu en effet; le lieutenant de Tildrot^ nomm^ de FricambauU, fut tu^ dansle vaisseau hollandais, lorsque di]k il entrait I'^p^e k la main sous le gaill^rd, oA T^quipage 6lait retranch^; un enseigne, du nom de Gabaret, futbless6 danslamfime occasion. L'embarras devenait exlrfime pour tAdroit. Heureusement que Jean Bart, avec le Fortune ^ arriva fort k propos poiir mettre en fuite le vaisseau hollandais. Le reste de I'escadre ennemie s'^tait enfui. Jean Bart ne perdit pas son temps k la poursuite des b^timents de guerre ^chapp^s; il amarina ses trois premieres prises dont il donna le commandement aux officiers La Bruy^re de Court, de Latour, de La Sabliire et de Ravenel, s'assura de tousles bdtimentscharges de bl^, sans exception, et rentra avec le tout dans les ports du royaume, oil il rapportait Tabondance.
    • Page -61-

      Le retentissement de celte victoire navale fut aussi grand que le r^sultal en ^tait utile k la France. Une m^daille consacra le souvenir du combat du 29 juillet 1694. Louis XIV, qui avait d6]k donn^ la croix de Saint-Louis i Jean Bart, lui envoya des lettres de noblesse, avec le droit de porter une fleur de lis d'or dans ses armes. Louis XIV y disait « que de tons les officiers qui avaient m^rit^ rhonneur d*6tre anoblis, il n'en trouvait pas un qui s'en fdt rendu plus digne que son cher et bien-aim^ Jean Bart. ■ Si la noblesse avait pu relarder la decrepitude qu'elle devait si prochainement atteindre, c'eiHt 6li assur^ment par Tadjonction d'hommes tels que Jean Bart; elle ne le senlit pas assez, et ce fut un de ses torts.
    • Page -61-

      II n'y avait pas un mois que ces honneurs etaient accord^s k Jean Bart quand il reprit la mer. A la nouvelle de sa sortie de Dunkerque, Guillaume III, qui avait fait ses dispositions pour une travers^e, crut devoir diff^rer son depart etalla ensuite s'embarqoer sur un autre point pour lui donnerle change : car il aurait bien pu tomber entre les mains de Tactif et intr^pide marin; Jean Bart se d^roba k la recherche des flottes ennemies, alia en Norw^ge et en ramena avec un plein succ^s unconvoi considerable.
    • Page -64-

      pirates et les forbans. Les uns avaient le sort i peu pr^s des prisonniers de guerre en g^n^ral; les aulres (itaient pendus sans remission (3). Duguay-Trouin ^tant des premiers, on lui assigna la ville de Plymouth pour prison. Mais une intrigue amoureuse lui procura bientot Toccasion de s'^vader et de donner la reproduction de la sortie de Jean Bart et de Forbin, dans une chaloupe, passant a travers les vaisseaux de guerre anglais, en r^pondant k toutes les-questions par ce mot:« Pficheurs.» Duguay-Trouin, dans sa fuite, 6tait accompagn^ de cinq Fran^ais qui maniirent la rame avec lui, et avec lesquels il aborda k la cdle de Bretagne, k deux lieues de Tr^guier. Charm6 de se voir 6chapp6 k tant de perils, Duguay-Trouin saula l^g^rement sur le rivage pour embrasser sa terre natale, et rendre grAce a Dieu qui Tavait conserve. Apr^s un excellent repas de lait et de pain bis, et une nuit d^licieusement pass^e sur de la paille fraiche, il courut k SaintMalo, et apprit, en y arrivant, que son fr^re aine, Duguay de La Barbinais, armait k Rochefort, pour le lui confier k son retour d'Angleterre, le bdliment du roi le Frangoisj de 48 canons. Dans son impatience de prendre une ^clatante revanche, il partit surle-champ en posle, et trouva le b^liment, sur lequel on ne Tesp^rait pas sitdt, mouille en rade de Rochefort et tout prSt a meltre k la voile.
    • Page -65-

      force Duguay-Troiiin k faire pousser promptement son propre vaisseau au large, pour qu'il ne s'embrase point avec Taulre. Dfes que le feu du Sans-Pareil fut 6teinl, Duguay-Trouin ramena le Frangois k Tabordage; mais la filamme s'^tant d^clar^e k sa hune et dans sa misaine, il d^borda une seconde fois. Sur ces enlrefaites, la nuit vint, qui ne fut qu'un entr'acte pour les combattants. Au lever du jour^ Duguay-Trouin, qui avait chang6 ses voiles cribl^es ou brW^es, vit que la flotte marchande s'^lait dispers^e, mais que les deux bAtiments de guerre, apr^s s'6tre r^par^s de leur mieux, I'attendaient pour jrenouveler Taction. Soudain il aborde, pour la troisi^me fois, le Sans-Pareily dont les deux grands mAts, apr^s s'^tre un moment balances comme des arbres grants que la coign^e a longtemps atlaqu^s, tombent avec fracas sur les porte-haubans du Frangois. Duguay-Trouin, satisfait d'avoir mis de la sorte un des vaisseaux anglais dans impossibility absolue de combattre ni de fuir, interdit k ses gens de sauter^ bord, et, faisant pr^cipitamment pousser au large, ii se retourne contre le Boston qui avail mis toutes voiles au vent pour se sauver. Mais Duguay-Trouin Ta bientdt atleint et plus vite encore s'en est rendu maitre; puis il re vint k son aise au Sans-Pareil qui, ras comme un ponton, ne sachant avancer ni reculer, concentre dans sa rage impuissante, en ^tait r^duit k attendre le sort qu'il plairait au vainqueur de lui faire. Ce n'elait point une prise vulgaire, et ce qu'elle renfermait, comme un pr6cieux tr6sor, comme un troph^e superbe, en temoigna bienldt: on retrouva dans le Sans-Pareil les brevets de Jean Bart et de Forbin : car c'^tait ce mSme vaisseau, aujourd'hui enlev^ si glorieusement par Duguay-Trouin, qui, en 1689, avait fait prisonniers les deux c^l^bres marins. Jean Bayt assur^ment ne pouvait avoir un plus digne vengeur que Duguay-Trouin. Du reste, le capitaine du Sans-Pareil s'^tait vaillamment battu pour ne point laisser reprendre ce qu'il avait, duranl plusieurs annees, regard^ comme le talisman certain de son invincibility. II avait perdu les deux tiers de son monde et de ses ofiiciers, et sa lutte, deux fois renouveiye, avait cofit^ k Duguay-Trouin la moiti^ de T^quipage du Frangois. Le vainqueur eut une peine extreme k amariner les deux vaisseaux anglais; sa cbaloupe etson canot ytaientbaches; de plus, il survint un orage qui plaga le Frangois en un tr6s-
    • Page -66-

      En 1695, ann^e qui, par I'^l^vation de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse^ au gouvernement de Bretagne, vit Tamiraut^ de cette province d^finitivement r^unie k Tamiraut^ de France«les allies recommenc^rent levrs bombardements avec une nouvelle ardeur, et encore une fois sans r^sultats. lis s'essay^rent de nouveau contre Saint-*Maid; mais, outre que les Anglais et les Hollandais ne purent effectuer une descenle qu'ils avaient projet^e du c5t^ de la place, ils s'^puis^rent longtemps en vain contre le fort de la Conch^e, d^pens^tent assez inutile^* ment neuf cents bombes« et furent m6me obliges de couler k fond plusieurs de leurs galiotes^ de peur qu'elles ne tombassent au pouvoir des Frangais. De \k, lord Berkeley, qui commandait encore la flotte de bombardement des allies, conduisit ses galiotea et autres bdtimenls incendiaires devant le bourg ouvert de Granville, oCiil fit de faciles d^gdts. Puisilse rendit devant Dunkerque, oil il trouva, pour le recevoir, le chef d'escadre de Relinguesi avec les officiers de marine Jean Bart, de Saint-Clair, de Saint-Pol, de Montgon, de Luynes, La Bruy^rede Court, de Ghdteau-Renault fils, qui se signal^rent k I'envi pour la defense de la place. Plu* sieurs d'entre eux all^rent avec des chaloupes jeter les grappins sur les galiotes ennemies k moiti^ incendi^es, et les firent ^chouei' de mani^re k ce que leur mine s'acbevAt sans causer le moindre dommage. La Bruy^re de Court brilla une frigate des allies qui se relir^rent bientdt avec plus de confusion encore que I'ann^e pr^c^dente. Jean Bart, ayant sous ses ordres son fils, Cornil Bart, ^tait charg^ de la defense du fort bonne-Esp^rance qui de tons cedx de la ville ^tait le plus expos^ aux coups des ennemis. Le
    • Page -67-

      feu qu'il dirigea r^duisit les Anglais k se retirer k distance respectueude< La machibe infefnale qu'ils avaient pr^par^e n'eut aucun r^sultat. En recompense des nouveaux services qu'il venait de rendrei Jean Bart eul iine pension de deux mille livres, et son fils fut ilewi au grade de lieutenant de yaisseau k Tdge de dixbuit ans. Chassis de devant Dunkerque, les Anglais s'adress^rent, pour clore leur sauyage campagne* k une yille qui leur laissait au coeur de poignants souvenirs; ils essay^rent de d^truire Galais. Une grande quantity de bombes et de pots k feu furent lances sur la ville ^ et caus^rent des d^g^ts aux casernes et k quelques maisons. Dans ces circonstances, de Belingues, accouru de Dunkerque aveo dix-buit chaloupest s'opposa, avec le mdme succds que nagu6re» aux tentalives des Anglais. L'officier de Pradine, command^ par lui, eut Tintr^pidit^ de se m^ler k la flotte ennemie, dont il essuya tout le canon, et k la retraite de laquelle il contribua singuli^rement. Les bombardements des allies aboutirent partout k ce r^sullat, que Ton inventa pour eux le mot: cesser des vitres avec des guinies, qui signifiatt qu'avec de bien grandes d^penses ils faisaient de bien petites choses. N^anmoins Louis XIV^ en repr^sailles, el apr^s avoir public un manifesle qui rbonorerait ^ternellenient aux yeux de rhumanil^, s'il n'avnit fait lui-mdmC) moins les odieuses machines infernalest ce qu'il rbprochail^ sesennemis, ordonna le bombardement de Bruxelles. Les Anglais auraient pu pr^Venir ce malheur, en suspendant de leur cdte, comme le manifeste le demandait^ leurs barbares ex^^ cutions; mais comme Bruxelles et les villes de leurs allies leur touchaient peu le cceur, ils continu^rent, et Bruxelles et plusieura autres places paydrent pour t^ux.
    • Page -69-

      Jean Bart ^tait sorti de Dunkerque, selon son habitude, malgrd quatorze vaisseaux ennemis qui voulaient luifermer le passage, quand, sur les sept heures dusoir, le 17 juin 1696, il d^couvrit, & environ seize lieues au nord du Texel, une flotte de quatrevingts navires marchands venant de la Baltique et convoy^e par six vaisseaux de guerre hoUandais. Jean Bart avait, de soncdl4, sepl bdtiments de guerre: en premier lieu, le Maure, de 54 canons, qu'il commandait en personne; ensuite le Mignon, de 44 canons, capitaine de Saint-Pol; le Jeney, de 40canons, capitaine d'Oroigne; le Comie^ de 44 canons, capitaine de Menneville;
    • Page -70-

      V Adroit, de 40 canons ^ capilaind deYille-Luizan) le Mil fori, de 36 canons, capitaine La Bruyke de Court; eitAlcyori, de 36canons t capitaine de Saint-Pierre. Toute laniiit, I'escadre franQaise attendit, etle lendemain, ^la pointa du jour^ elle se trouva k deux lieues sous le vent de la flotte marchande et de son escorte. Deuxpetits corsaires de Dunkerque s'^tant abouch^s avec Jean Bart, il leur ordonna de le suivre, et de se jeter k travers cette flotte d^s qu'ils le yerraient aux prises avec Tescorte. Jean Bart pe se fut pas plutdt assur^ de la route des ennemis^ qu'il fit le signal d'ordre de bataille. Ayant ensuile manoeuvre de manidre k gagner le vent, il fit un nouveau signal, celui d'abordage^ et courut vent arri^re sur les b^timents de guerre hoUandais. A cette vue, ceux-ci s'6tendirent en longueur pour couvrir leurs naviresinarchands, et jugeant qu'illeur ^tail impossible d'^viter un engagement, ils attendirent les Frangais, pendant que leur convoi se disposait k s'^loigner k la fayeur du combat. Jean Bart fit gouverner droit sur le principal b^timent ennemi, de 38 pieces de canon; mais auparavant il en rencontra un autre de 24 pieces de canon seulement, qu'il for^a en un instant, par quelques bor^ d^es et un bon feu de mousqueterie, k amener pavilion. Pen* dant que le Mil fort amarinait cette premiere prise, le Maure abordait, selon son dessein, le commandant hoUandais. Jean Bart, que secondaient dignement Frangois-Cornil Bart, son fils, Flagmorton, volontaire anglais du parti de Jacques, et plusieurs autres braves, en vint promptement k son honneur; et le second vaisseau avec lequel il s'^tait rencontr^ devint pour lui une seconde proie. De leur cdt^, lescapitaines du Jersey^ et de CAlcyon enlevaient, quoique aprfes une assez longue resistance, un troisi^me et un quatri^me vaisseau hoUandais. Le cinqui^me devenait le lot de Saint-Pol, capitaine du Mignon. Ce fut un regret pour r Adroit f le Mil fort, et ie Comte qu'on ne leur eAi laiss^ jusque* 1^ rien k faire» si ce n'est d'amariner les prises. Mais quand Jean Bart se fut assur^ de I'escorte hoUandaise, alors toute son escadre, lui ilia tdte, donna k travers les quatre-vingts navires marchands, faisant amener lesuns k coups de canon, d^tachant des cha- loupes contre les autres pour les briiler. Pendant que les sept vaisseaux frangais couraient ainsi k travers cette forSt de voiles et de mdts ^perdus, Jean Bart fut averii qu'on voyait paraltre,
    • Page -71-

      k deilx lieues de 1&» treize gros Mlimenlsqui yenaient sur lui vent arri^re« Les ayanl reconnus lui-m^me pour des yaisseauxde guerre, entre lesquels il jugeo qu'il y en avait cinq au-dessus de 60 canons^ il mil en panne, el iitaux Mlimenls de son escadre le signal de cesser lachasseet de se rallier autour deson parillon. II retira ses Equipages des prises qu'il arait faites, mit tous ses prisonniers dans I'une de celles-ci pour les renvoyer hutnainement en HoUande, apr^s avoir enclou^ leurs canons et mouill^ leurs poudres, et donna ordre de br^ler sur-le^cbamp les quatre autres vaisseaux boUandais dont il ^tait maitre. Toute oetle manoeuvre, tous ces changements, tous ces pr^paralifs se pass^rent k une demi-lieue au plus de la nouvelle escadre ennemie, qui s'^tait soudain arrdl^e comme pour Stre Timpassible spec-* tatrice d'un tableau qui la toucbait pourtant de si prds. Ge ne fut qu'aux tourbillonnements de la flamme qui consumail quatre desvaisseaux de leur nation» que les Hollandais de cette autre escadre rouvrirent leurs voiles au vent, comme pour s'appro*cber des Fran^ais. Mais Jean Bart les d^fiait encore« et resta en place jusqu'4 ce qu'il edt vu la derni^re de ces quatre prises con-> sum^e jusqu'au dernier d^bris« Alorsi seulement alors, il se retira doucement, k petites voiles, devant Tennemi qui venait de mettre toutes voiles dehors et semblait confondu de la fiert^ d'une telle manOBUvre. Les treize vaisseaux de guerre boUandais pa-* rurent suivre encore quelque temps les sept vaisseaux frangais ^ mais avec Tintention bien marquee de ne pas les atteindre. La lendemain, k la pointe du jour, on ne d^couvrit plus que trois des vaisseaux ennemis k plus de cinq lieues de distance, et k six beures du matin on n'en distinguait plus aucun. Jean Bart, dans le combat du 18 juin, airait fait perdre aux ennemis, outre leurs quatre vaisseaux brdl^s, quarante bailments marcbands. Mais ce ne furent pas les seuls r^sultats obtenus par Jean Bart dans sa glorieuse campagne de 1696. Avec sa petite escadre de sept vaisseaux de troisi^me el quatri^me rang, ilmitun obstacle invin-* cible k la pdcbe du bareng, k laquelle les Hollandais consacraient cbaque ann^e quatre ou cinq cents de leurs navires; il forga les allies k entretenir, cinq moisdurant, cinquant^eux vaisseaux de guerre, divis^s en trois escadres. Enfin, oblige de reldoher, faute de vivres^ il rentra dans les ports de France, en passant i
    • Page -76-

      Au mois de septembre suivant, Jean Bart fut charg^ de conduire k Dantzick le prince Francois-Louis de Conti, neveu du grand Cond^, nouvellement ^lu roi de Pologne par une partie de la noblesse de ce pays oi^ il avait un comp^lileur dans la per- Sonne de T^lecleur de Saxe. Jean Bart, pour accomplir cetle mission, delicate et p^rilleuse dans T^tatde conflagration g^n^rale oil 6tait TEurope, pr6fera six frigates fines voili^res k dix vaisseaux qu'on lui offrait. Parti de Dunkerque dans la nuit du 6 au 7 septembre, il d^joua tout d'abord les plans formes conlre lui par une croisifere de dix-neuf vaisseaux ennemis, trompa ensuite pareillement les voeux de plusieurs des escadres des allies qui sillonnaient les mers en tons sens, et, le 26 du mdme mois, entra en radc de Dantzick. Le prince de Conti ayant su que son comp6titeur s'^lait d^']k fait couronner roi, et n'ayant pas jug^ k propos de pousser plus loin ses pretentions, Jean Bart le ramena on France avec autant d'habilet^, de promptitude et de succ^s qu'il en avait mis k le conduire. Cette expedition devail 6lre la derniire du c^lftbre marin dunkerquois.
    • Page -125-

      Hinistire d« Pontehartrain le fiU.—Mort da Tonrrille al da Jean Bart.—Chftlaaa-Ramttlt tiee-amiral du Lefant.^ Goarre da la ancMiaion d'Bapagna.-—Croiaiire da Foritin dana b Mediterran^. — L'An^letem at la Hollanda ambrasaenl la caoM de la maiton d'Antrieha. —Liguc dite da la QrtmU Allianet,— Dernier eombat eelibre lirr^ par lei galcrea, en t702.—Snccia dea allies dans la port de Vigo.— Chtteau-Rananlt et Yictor-Marie d'Ealr^a, otarechaox de France.—Docaaaa, chef d'eseadre.—Canpagne de 1703 .—Sneers balane^a.—Exploits de CoCllogon el dn
    • Page -126-

      Un grand ministre de la marine et un grand ministre de la guerre, un Colbert et un Louvois, n'auraient cependant pas trop pour la France et pour Louis XIV, dans les graves circonstances oil Ton allailse trouver. II s'agissait d'accepter le testament de Charles II, roi d'Espagne, qui l^guait ses vastes Etats au petit-fils de celui-ci, dont il avait m si longtemps Tennerai, et de I'accepter, malgr^ la maison d'Autriche, qui se trouvait ainsi d^poss6d6e d'un trail de plume, mrflgr^ TAngleterre, la Hollande et d'autres puissances effray^es de voir la maison de Bourbon recueillir Timmense heritage de Charles-Quint et de Philippe II; et, pour ce faire , on n avait k opposer aui ennemis, comme administrateurs, qu'un J^r6me Pontchartrain h la marine, qu'un Chamillart k la guerre. Heureusement que Ton put viVre encore quelque temps des traditions, de la fortune du pass6. D^cid^ment Louis XIV, circonvenu par une femme intrigante et devote k la fois, n'^tait plus lui-m6me, et oe monarque actif, intelligent, grand pohtique, qui nagu^re encore pouvait se vanter, sans trop de vanity, de s'entendre k former des ministres, ne mail plus m^me choisir ses hommes. Tourville et Jean Bart fur^nt assez heureux pour mourir avanl de voir la marine royale en pleine decadence. Le premier finit sa glorieuse carriere le 28 mai 1701, ne laissant qu'un fils qui donnait les plus belles esp^rances, mais qui p^rit k sa premiere campagne. Grdce k un savant j^suite, nomm^ Paul Hoste • qui composa un Traite des Evolutions nQvales{\)^ plus particuli^rement d'apres les id^es et d'apr^s les campagnes navales de Tourville, ce grand homme pourtant nedescendit pas tout entier dans latombe. Jean ;Bart dtail encore dans la force de Tdge, et sepr^parait k rendre de nouveaux services au pays, quand lamort Tenleva, Dunkerque, le 27.avril 1702. ChAleau-Renault fut nomm6 vice-amiral du Levant k la place de Tourville; Pointis fut fait chef d'escadre de Flandres k Is place de Jean Bart.
    • Page -134-

      Saint-Pol semblait remplacer Jean Bart dans la mer du Nord. Sorti de Dunkerque, le l^** juin, avec qualre b&timents, il rencontra 9 le 22» pr^s des iles Orcades, une grande flottille de cent quatre-vingts navires p6cheurs de harengs, avec une escorte de quatre b^timents de guerre hollandais. C'^tait un bdtimenl pour chacun des siens. L'affaire se passa sur Theure en abordages. Saint-Pol et les capitaines de S^ve et de Roquefeuil, mont^ sur te Salisbury y f Adroit et le Ludlow, de 52, 40 et 32 canons, enlev^rent les trois vaisseaux hollandais auxquels ils s'^taient altaquiis. Le capitaine Damas de Marillac, commandant le Mil^ fort^ de 30 canons, allait avoir ^galement raison du sien, lorsqu'il fut contrainl de Tabandonner pour aller au secours de Sfeve, dont la prise venait desauter en Fair par suite du feu qui s'^lait mis aux poudres. Le balimenl de S^ve avail 6t6 tellemenl incommode des Mats et de la secousse du vaisseau hollandais, qu'il coulait bas. II p^rit mSme, malgrd les secours qu'on lui porta, avec son infortun^ capilaine. Tout ce qu'on en put sauver, ce fut le lieutenant, un capitaine de flilile qui s'y trouvait, el cinquante hommes tanl matelols qiie soldals. Apr^s ce malheur, qui attrislait sa victoire, Saint-Pol poursuivit les embarcalions des p^cheurs jusque dans les ports oil elles ^taient allies se r^fugier, les prit, les coula ou les brftla. Le tort qu'en ressentirent les Hollandais fut estim6 k deux millions. Saint-Pol ^tant venu se rafraichir k Dunkerque, en repartit une seconde fois i la fin de juillet, et traifa k peu pr^s de la mdme mani^re, sur Ies.c6te8 d'Aberdeen en Ecosse, une autre floltille de p^cheurs hollandais qu'ac-* compagnaient encore qualre vaisseaux de guerre de leur nation.
    • Page -135-

      A cette ^poque le personnel desofliciers g^n^raux et autresde la marine avail ^t^ consid^rablement change. C'^taient bien toujours, il est vrai, les m^mes vice^miraux^ pour le Ponant d'Kstrees pfere et fils, celui-ci continuant k fttre port^ comme survivancier, et pour le Levant Chdteau-Renault; mais le nombre des lieutenants g^n^raux des armies navales et des chefs d'escadres etail de moins en moins limits. Les lieutenants g^n^raux ^taient au nombre de six : les marquis de Viletle-Mur^ai, de Nesmond, de Langeron, de Coellogon, le comte de Relingues et le due d*Albemarle, fils naturel de Jacques II et grand-prieur d'Auvergne. Les chefs d'escadres 6taient le chevalier dlnfreville de Saint-Aubin, pour Tescadre de Guyenne; du Magnon, pour Tescadre de Poilou et Saintonge; le marquis de Rosmadeck, k qui le comte de Sebeville allait bientdt succ^der, pour celle de Normandie; de Bellefonlaine, successeur du marquis de Cogolin ♦ pour I'escadre de Picardie; le comte de La Harteloire, pour celle d'Aunis; ce n'^tait point, comme on I'a dit pr^c^demmenl k tort, le baron de Poinlis qui avait ^t^ nomm6 chef d'escadre de Flandres k la place de Jean Bart, c'^tait le chevalier d'Armagnac, bailli de Lorraine; Poinlis ^lait chefd'escadre de Languedoc depuis Tann^e 1699; le marquis Barrin de La Galissonni^re, p^e distingu6 d'un fils destine k une grande illustration, ^tait chef d'escadre de Bretagne; Bellisle-Erard, ^tait chef d'escadre de Provence ilia place de Desnots, mort k la Martinique, gouverneur g^n^ral des ties; Ducasse avail ^16 fait, en 1701, chef d'escadre d'Am^rique, k son retour du gouvernement de Saint-Domingue. Le marquis de Roye de La Rochefoucauld, simple capitaine de vaisseau, mais beau-fr^re de Pontchartrain et gendre de Ducasse ^ acheta^ vers ce temps, de^^deniers de celui-ci»la charge de lieutenant g^n^ral des galores, vacante par la mort du bailli de NoailleSy et qui, dtant unique, tenait alors le second rang
    • Page -149-

      Forbin, k qui Ton avail ensuite confix le commandement d'une escadre, mais sans le revAlir encore du litre d'officier g^n^ral qu'il ambitionnail il)on droil, n'avail pas ^l^ sans rappeler aux Dunkerquois le compagnon des premiers exploits de leur Jean Bart. En arrivanl k Dunkerque, il avail lrouv6 I'arsenal dans un d^sordre inimaginable el d^pourvu absolument de tout ce qui est n^cessaire au plus petit armement- (^k et Ik quelques voiles en lambeaux, des sabres manquant de fourreaux^ ne coupant pas et point de poudre; avec cela un inlendanl, un contrdleur, un garde-magasin qui ne s'enlendaient enlre eux que pour contrarier Texp^dilion : voili avec quels ^l^menls Forbin avail dA n^anmoins former, dansle cours de I'ann^e 1706, une escadre de huit b&limenls de guerre, lant vaisseaux que frigates. Son activity, son impatience de se signaler, avaienl trouve moyen de suppl(^er k lout, el I'escadre ^tail enfin partie de Dunkerque. Les officiers qui la commandaienl, sous les ordres sup^rieurs de Forbin, ^taientle capilaine de frigate de Br^me, faisant fonctions de capilaine de pavilion sur le Mars, de 54 canons; les capitaines de vaisseau de Roquefeuil, de Vezins, de Tourouvre, de Lanquelol, d'llliers, Hennequin, sur le Protee, de 48 canons, le Salisbury, de 52, le Blakwat, de 54, le Jersey, de 46, la Dryade, de 44, le Sorlingiie, de 32, et le lieutenant FrangoisCornil Bart, fils de Jean Bart, sur tHeroiney de 20 canons. A peine, au mois de juin de celle ann^e, I'escadre de Dunkerque avail renconlr^, k la hauteur d'Oslende, une flolte marchande d'Anglelerre, compos^e de cinquanle b^timents, el convoy^e d'un gros vaisseau de guerre et de deux frigates; Forbin, en un instant, avail mis I'escorte en fuite, et s'^tait rendu mattre de sept bAliments de commerce. Croisanl du cdt^ du Texel, il avail su ^viter une escadre de quinze vaisseaux de ligne ennemis; puis, ayanl brAl^ ou pris dans sa route plusieurs navires marchands, il 6tait all^ chasser sur les cdles d'Angleterre el y avail forc^ une flotle du commerce, qui di]k cinglail vers la Russie, k rentrer dans le port. Dans sa travers^e pour revenir ensuile en France, il se rendit mallre de deux vaisseaux hoUan- • dais, de .56 canons, el deux cents |hommes d'^quipage, dans
    • Page -186-

      D'lberville, aprfes 6tre revenu h la Martinique, oil son dernier succ^s r^pandil des richesses immenses, reprit son dessein de Tunnee 1703, d'aller atlaquer les flottes marchandes de la Virginie et de Terre-Neuve, ainsi que les c6tes des possessions anglaises en Am^rique, depuis la Caroline jusqu'di Bacton. II mit eu consequence k la voile pour la Havane, afin de lomber d'abord sur la flolte de la Yirginie, dans le temps oi!i elle s^assemblait pour faire retour en Europe. Mais cette entreprise importante devait 6tre interrompue par la fin pr^maturee de son chef. D'lberville, dont la carri^re avail 616 sigual^e par vingt ans de combats, de decouvertes et d'uliles fondations, fut viclime, 4 la Havane, d'une seconde allaque d'^pidemie. C'dlait un fa^ros dans toule I'^tendue de I'expression. Si ses campagnes prodi^ieuses, par leurs r^sultals obtenus avec les plus faibles moyens mat^riels avaienl eu T Europe pour t6moiu et non les mers sans relenlissemenl des voisinages du pdle, il edt eu, de son vivant et apr^s sa morl, un nom aussi c616bre que ceux des Jean Bart, des Duguay-Trouin et des Tourville, et (Al sans aucun doute parvenu aux plus hauls grades et aux plus grands commandemenls dans la marine
    • Page -204-

      Philippe V ayanl formellemenlrenoncei Theritage de Louis XIY pour lui el sa posterite, el de leur c6ie, les dues de Berri eld'Orleans ayanl abdique leurs pretentions a venir sur la succession d'Espagne, en cas de morl de Philippe V el de sa descendance, la paix ne tarda pas k 6tre signee, le 11 avril 1713, k Utrecht, enlre la France el I'Espagne d'un cote, el la Grande-Brelagne, la Hollande, le Portugal, la Savoie el la Prusse, d'aulre cote. La reine Anne d'Angleterre, il faul le reconnaltre', y joua, par ses representants, le rdledeconcilialrice el en quelque sorled'arbilre. Louis XIV achela les faveurs de son gouvernemenl, en s'engageanl k combler le port el k demolir les fortifications de celte belle ville de Dunkerque, pour laquelle il avail fail des depenses si considerables, el donl les armaleurs avaienl cause lant de perles, inspire lant de terreurs aux Anglais. Dunkerque fut sacrifie au besoin que la France avail de la paix; ce fut encore un service, bien affligeant service loutefois, que cette ville rendil au pays; Bientdt un commissaire anglais allait venir s'installer dans la place que Vauban avail eievee k un si magnifique degre de splendeur, el od Jean Bart eijftil ne; Vauban el Jean Bart qui
    • Page -246-

      fieuveiit faire les vaisseaux k la mer, ou surpris dans une rade. e ne garderai celle-ci, ou je ne m'en ^loignerai que de tr^s-peu, jusqu'i ce que Voire Excellence m'ait donn^ ses ordres.» H^tait impossible de r^sister k un si grand d^sir de s'en aller, surtout quand il elait partag^ par tous les ofticiersde I'escadre. Onn'^tait plus au temps oil un Jean Bart venait dans ces mSmes mers, avec quelques bdliments, et, au d^parl comme au retour, tantdt par la ruse, tantdt par le combat, d^fiait loules les forces navales
    • Page -266-

      Benneville, lieutenant g^n^ral de 1736, qui s'6lait signal^ aussi sous les monies maitres; les deux frferes de La Roche*Alard, dont Tun 6tait lieutenant n^ral do, 1730 etdont Taulrele fut en i741; le comte de Roquefeuil qui atteignit le m^me grade k la mdmc 6poque que ce dernier; les chefs d'escadre de Sainte-Hermine, des Coyeux, de Lanquetot, Cabaret, second fils de Louis Gaba- ret, de Rochambeau, et le fils de Jean Bart, Frangois-Cornil Bart. Mais ce n'etait point it ces horames de second ordre sous le precedent rtJgne, mais qui auraienl dd tenir le premier rang dans les commandements sous le n^gne present, que Ton confierait tout d'abord la conduite des escadres dans la prochaine guerre; il fallait auparavant faire passer le pays par la cruelle experience des marins de cour; il s'agissait de procurer a ceux*ci, aux d^pens m6me de I'honneur fran^ais, I'occasion de gagner leurs ^perons.
    • Page -280-

      II y avail done encore, malgr^ Tabdication de ceux qui ^taient charges de la conduite des affaires du pays, du sang des Duquesne, des Tourville et des Jean Bart dans les veines des marins frauQais, et les conseils de patience et d'humilit^ qu'on leur envoyait incessamment de Versailles ne pouvaient les decider k supporter plus longtemps les affronts. C'^tait assez des trente k quarante vaisseaux de guerre qui restaient k la France, pour que TAngleterre ne p
    • Page -315-

      Le gouvernement de Georges II avait eu surtout en vue par le debarquement sur les cdtes de Bretagne de venger ce roi de Tint6r6t trfes-vif que les Frangais portaient alors k son rival le pr^tendant Charles-£douard Stuart. Ce prince, pendant une partie des ann^es 1745 el 1746, avait fait une heureuse diversion pour la France, i Tinsu mfime d'abord du cabinet de Versailles. Charles£douard demeurait k Navarre chez le due de Bouillon, lorsqu'il r^solut de nouveau d'essayer desupplanter lamaison de Hanovre, (Tabord en ^cosse, puis dans toute la Grande-Bretagne. Unriche armateur de Nantes, Walsh, Irlandais d'origine, mit isa disposition un vaisseau de 56 canons, quoique perc^ pour 74, nomm^ f Elisabeth, et un b&timent inf^rieur, nomm^ la DenteUe, qu'il avait obtenu du gouvernement pour les armer en course contre le commerce anglais el croiser sur les cdtes d'£cosse. Oiarles* £douard avec ce secours, ceux du cardinal de Tencin et de quelques amis, ainsi qu'avec le produit de I'engagement des joyaux desonp^re, alia s'embarquer, k Saint*Nazaire, Tembouchure dela Loire, ms laDentelle, et attendil quelque temps k Belle- Isle FElisabeth qui portait la plus grande partie de ses moyens d'ex^cution, consistant alors, pour tout, en quinze cents fusils, dix-huilcents ^p^es k deux mains, vingt petites pieces de canon, de lapoudre, desballes, etune caisse militaire dequatremillelouis. Le commandement de fElisabeth avait Hi confix aux capitaines en course d'Hau et Barl» de la famille de Jean Bart. D^s que ce vaisseau fut arrive k Belle*Isle, la Dentelle, qui portait le pr^tendanty fit route sous son escorte. Dans le trajet, on aper^ut une floUe anglaise} c'etail un convoi et son escorte de trois vaisseaux.
    • Page -318-

      Pendant que les officiers dela marine fran^aise faisaient, en gen^ ral, avec le peu de moyens mis k leur disposition, tout ce qu'on pou vait attendre de gens de cceur, d'honneur et de talent, les armies de terre de LouisXV, mieux second^es, battaient les Anglais et leurs allies k Fontenoi et k Raucoux, et conqu^raient les Pays-Bas au-^ trichiens et Anvers. Mais, au milieu de ces succ^s plus brillants que solides, ily avait encore quelque chose de pi^nible: c'est que les g^n^raux k qui on les devait en grande partie, le mar^chal de Saxe. Lowendahl, n'^taient pas Frangais. Comme souvent TAnglelerre, I'Autriche et la Russie, la France semblait 6tre k son tour rMuite k ne devoir plus ses triomphes qn'k des mains ^trang^res. Si ce n'^tait plus le temps des Duquesne, des Tourville, des Valbelle, des Villette-Murgai, des Forant, des de L^ry, des 4'Estrees, des de Relingues, des d'Almeras, des d'Amfreville, des Chdteau-Renault, des Jean Bart, des Forbin et des Duguay* Trouin, ce n'^tait done pas davantage celui des Turenne, de3 Condi3 des Vauban, des Luxembourg, des Catinat el des Villars. Tous les grands capitaines frangais avaient disparu aussi bien syr terre que sur mer. Louis XV avait un moment v^cu de .ceux qui lui ^taient resits, vieillards du precedent r^gne; il
    • Page -340-

      ribde consulaire, par le capitaine en second Duchaffaull de Besn6, depuis lieutenant g^n^ral des armies navales, le lieutenant Bart, petit-fils de Jean Bart, d'aulres braves officiers, et par d'excellenls officiers-mariniers, au nombre desquels le premier mailre Herv^-Renaud, homme distingu^ par sa capacity et sa bravoure, L'litendufere faisail incontinent Wcher prise k toutvaisseau anglais qui venait essayer de son feu. Le Tonnant eut ainsi k lutter successivement contre treize ou quatorze vaisseaux. Cinqd'entre eux qui I'avaient d6pass6, revinrent pour unir, k deux reprises, leurs efforts contre lui. L'^lendu^re avait en vain fait signal atix trois vaisseaux frangais de I'avant de diminuer de voiles : leur situation respective ne leur permettait pas de manoeuvrer k leur gr^; le Terrible J le Trident et CIntrepide 6taient dans le moment k un quart de lieue de I'avant du Tonnant, oil, de leur c6t6, ils soutenaient Tassaut de forces tr^s-sup^rieures. De sorte que le vaisseau-pavillon de L'^tendu^re se vit k lui seul entour6 de cinq, puis de six vaisseaux qui le battaient de tous c6t^s, sans qu'il parAt possible de le secourir. L'^tat du Tonnant devenait horrible. Son mdt de perroquel de fougue, avec ses deux vergues, 6taient k bais; tous ses corps de mAls ^taient perc^s de coups de canonj le mdt d'artimon ne tenait plus qu'^ un fil; le mAt de misaine chancelait; la vergue d'artimon, la grande vergue et celle de civadi^re 6taienl aussi perches; ses voiles, ses ralingues, ses ^coutes, ses bras, ses cargues avaient regu plus de cinq cents coups de canon et ^taient en lambeaux ou coupes; cinq de ses canons ^taient d^monl^s; il avait un coup a Teau; son grand mM de hune qui, depuis un instant menagait ruine, tomba en grand fracas avec sa garniture; il resta pendant sur tribord et masquant presque toutela seconde batterie de ce cdt4. Duchaffaultde Besn6, Le Vassor de La louche, le lieutenant d'AubarMe, plusieurs autres officiers et L'fitendufere lui-m6me ^laient blesses. Le premier mattre Herv^-Renaud, qui secondait si bien le commandant en chef, fut mortellement atteint k ses cdt^s. Combattu encore en cet 6tat, k demi port^e de pistolet, par les hanches et le travers, entour^ de partout, il semblait que le Tonnant^ malgr^ la continuation de son feu de canon et de mousqueterie, n'eAt plus qu'A se rendre ou k p^rir, quand le comfe de Vaudreuil, qui avait, sur fintrdpide, la tfete de I'avant-garde frangaise, partag^ entre
    • Page -504-

      detaches, et qai avaienl assure k i*amiral que c'6lait bien la flolte marchande et non la flolte de gaerre ennemie qu'ils venaient de decouvrir. Mais on sail que Forbin ne perd jamais une occasion de faire ressortir son importance personnelie au detriment de celle d'autrui, el qu*il y avail en lui comme un besoin inn6 de rabaisser tous les m^rites. €elui de Tourville n'a pas toujours ^chappe, plus que celui de Jean Bart«a celle sufilsantejnonomanie de denigremenl du cel^bre marin proveo^al. En celle circonslance, Forbin va m^me jusqu'k se faire donner un dementi par Fauleur de YHistoire navaU d'Angleterre, qui declare ne pas pouvoir s*expliquer dans quel but il a diminue outre mesure la perle des allies, qui fut trop cruellement sentie dans la Grande-Bretagne pour 6tre dissimulee. L'oplnion de Forbin a n^nmoins el6 recueillie et reproduile par plusieurs auleurs qui n'en indiquent pas la source.
    • Page -508-

      Nous renvoyonsk la note 7 du chapilre V du present volume, chapitre qui est Ie dernier du r^goe de Louis XIV, pour donnerquelques nouvelles pieces relatives k Tourvllle et k Jean Bart.
    • Page -518-

      (7) Nous avons dit, la fin de la note premiere du chapiire iv du present volume, que nous reovoyions a la note sept du chapitre v^ terminant le r6gne de Louis XIV, pour donuer encore quelques precieux documeols in6dits jusqu'4 ce jour sur Tourville et {{{Jean Bart.
    • Page -518-

      Les documents relatifs 4 Jean Bart}}} qui suivent tranchent une question qui ^tait reside incertaine, celle de savoir si cet illustre marin (sur le compte duquel il n'a ete rien ecrit de biographiquement s6rieux que par Faolconnier, dans son excellente Histoire de Dunkerque, et, si Ton veut encore par Poirier, dans' son 61oge historique de ce marin, publie en 4807) etait, oui ou non, depourvu d'edncation premiere k ce point de n'avoir point m^rae ete capable de signer son nom, comme le disent les Memoires de Forbin, Bien qu'embarque des I'dge de douze ans, il n'^tait pas probable, comme nous I'avons d6ja fait observer, que Jean Bart, appartenant k une famille d'armateurs assez riches, n'eiit pas m^me appris k ecrire; maisce qui parait trfes-possible c*est qu'ayant passe sa jeunesse dans une province ot le Flamand etait considere comme langue nationale et alors d'usage presqne exclusif k Dunkerque, il n*ait su ecrire convenablement que dans cet(e langue. 11 est bon de faire remarquer que Forbin avoue, dans ses MSmoires, que Jean Bart avait sur loi I'avantage de savoir I'auglais. Le marin duukerquois savait aussi tres-bien le hollandais. II possedait,en dehors m^me de la pratique, des principes de sciences exactes, mathematiques et astronomic. Tout cela denote, on en conviendra, quelqae education chez lui. II est certain toutefois qu*il eprouvait de la difficulte a exposer par ecrit, en franyais, les idees les plus claires, les plus lumineuses de son esprit, et qu'il fallait avoir converse avec lui, poss^er une connaissance presque intime de son g§nie de marin, comme le prpuve la premiere des pi^s que nous publions revalue de sa signature, poor prater k des plans si abruptement et si peu claireaikent presentes toote I'attenlion qu*au fond ils meritaient. Mais de la forme m^me de cei^ taines des pi^s manuscrites que nous avons eaes sous les yeux, 11 resulte que non-seulement Jean Bart en a dicte mot par mot quelques-uoes, mais en a pu ecrire de sa main certaines autres. Aux Archives de la Marine, ou Ton a ^te longtempe k croire qu'il n'existalt aucun document emanant directement de ce marin, on est certain maintenant de poss6der plusieurs pitees portant la signature authentique de Jean Bart. Ce somt ces pitees maintenant classees avec Toriginal des lettres de do-* blesse de Jean Bart, que nous rendons publiques, moins deux qui sont relatives k la eampa0ne de Dantzick pour I'^lection du prince de Gonti au trdne de Pologne, II n'est pas douleux que si jamais on dasse et invenlorie les innombrables pieces manuscrites non encore mises en ordre qui sont aux Archives de la Marine, on ne decouvre plusieurs autres documents rev^tus de la signature de Jean Bart. On remarqaera que cette signature a varie< Avant d'avoir re^ ses leltres de noblesse, le
    • Page -519-

      DOCUMENTS RELATIFS AUX CAMPAGNES OB JEAN BART.
    • Page -519-

      Nous avons dit page 40 de ce volume que Jean Bart avait propose au gouvernement un plan pour raneanlissement du commerce des Hollandais. Yoici ce plan tel qu*on le trouve aux. Archives de la Marine, sign^ de la main de Jean Bart el annot^ par le commissaire de la marine Patoolet. Nous ne changeons rien dans cette piece ni au style, ni k Torlhographe.
    • Page -519-

      Proposition et moibns que donnb Jean Bart pour la destruction du gomiiergb
    • Page -522-

      CAMPA6NE DE JEAN BART, EN 1606. (Voir pages 67 el suivanles da tome iv de I'Histoire maritime.)
    • Page -543-

      (7) Les Archives de la Marine, quoiquo poss^danl plusieurs dossiers Bart, par* ticuli^ement ceux de Jean Bart, de son (lis, le vice-amiral Bart, de son pelil-fils, chef d'escadre bonoraire, et gouverneur de Saint-Domingue, d un Bart, capitainede brftlot, et d'un autre, lieutenant de fregale, ne sufllsent pas, en y comprenant mSme YAlphabet Laffilard^ pour faire connailre tons les marins qui, depuis le r^gne de Louis XIV, ont honore ce nom. La Gazette de France menlionne les services de plusieurs aulres Bart, notamment ceux de Gaspard Bart, qu elle donne comme Trere de Jean Bart.
    • Page -543-

      Le pelit-fils de Jean Bart et tils du vice-amiral Fran^ois-Gornil Bart, vivait encore le 20 mai 4783, il demeurait rue Saint-Anne, a Paris, et signait: Bart, ancien chef d*escadre. G'est celui-ci qui ful gouverneur de Saint-Domingue, et qu'on nomma chef d'escadre bonoraire, en mSme temps qu'on lui donna une pension assez conside-
    • Page -566-

      — 106, — aax deoz derniiros llgnes : PoirUit fut fait eh»f d'ueadrt dt Flandru A Im place d* Jean Bart; —
    • Page -566-

      lisei: l0 poate de chef d'eeeadre de Flandret reela ituelque t0mp9 vacant, comwie at pereceme n'0Jean Bart.

    • Page -566-


      lignei de h page 106, aapprimez : — ce n'itait point, eomme on Va dit prMdemeneed d tort, 1$ baron de Pointiequt avail eti nommi chef d'eeeadre de FUmdree d la place de Jean Bart, c*etait le chevalier d'Armagnae, — et Ums : le chevalier d'Armagnae, heuUi ' de Lorraine, fut nommi chef d'eeeadre de Flandree d la plaoe de Jean Bartf reetde,
    bron https://archive.org/details/histoiremaritim00guergoog/page/n34/mode/2up?q=jean+bart
     
    Jantjeu vindt dit leuk.
  6. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
    Als je in Google rechter muisknop en dan deze pagina vertalen aut/nl dan vertaald hij de Franse tekst hier naar het Nederlands.
     
  7. Herby63

    Herby63

    Lid geworden:
    6 aug 2009
    Berichten:
    4.040
    Locatie:
    Brugge
    Welk koeterwaals is me dat? :hammer:
     
  8. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
    Gino ik heb een paar dingetjes vertaald. Hij heeft bijv. Dienst gedaan op la vaisseau le Glorieux . Je moet naar het origine boek gaan wat online staat. Daar vind je met bovenstaand volgens mij alles wat je moet weten. Bovenstaand is een gedigitaliseerd door Google. Soms ziet Google andere karakters dan er horen te staan. Maar je heb een aanknopingspunt. Je zou nu op zoek kunnen gaan naar iemand die misschien een essay geschreven heeft over dit boek. Succes. Als ik me verveel zoek ik ook nog wel naar zo'n essay. Op pag 52 vond ik over de glorieux
     
    Gino SLOCK vindt dit leuk.
  9. janzwart

    janzwart Vriend van modelbouwforum.nl

    Lid geworden:
    23 okt 2011
    Berichten:
    2.300
    Locatie:
    Hillegom
    @Stephan,
    Als men iets wil weten over schepen of scheepvaart in het algemeen kan je beter je vraag direct aan jou stellen dan op Google gaan zoeken.
    Dan heb je vaak sneller en uitgebreider antwoord. Ik vind het fantastisch dat je zo snel bijna overal snel antwoord op hebt (gevonden).
    .
     
    Marcus Botanicus en Stephan Kertész vinden dit leuk.
  10. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
    Leuk compliment Jan :).

    Maar iedereen kan dit. Maakt je zoekterm Engels, Duits of Frans en zoekt daarmee.
    Zoeken bij de afbeeldingen levert ook vaak sites op waar je je info kan vinden.
    Zoeken op afbeeldingen. Wikipedia in het Engels. Niet de Nederlandse, die levert soms verkeerde info.
    Kijk ook naar de referenties onderaan Wikipedia, daar staat ook een schat aan info.
    Maar weten hoe je kan zoeken is ook handig.
    Hier een site die wat uitleg geeft:

    https://www.argeweb.nl/blog/10-handigheidjes-google/
     
  11. janzwart

    janzwart Vriend van modelbouwforum.nl

    Lid geworden:
    23 okt 2011
    Berichten:
    2.300
    Locatie:
    Hillegom
    Goede tips. Moet ik onthouden.
     
  12. Stephan Kertész

    Stephan Kertész

    Lid geworden:
    5 jul 2019
    Berichten:
    7.799
    Locatie:
    Ittervoort
  13. Gino SLOCK

    Gino SLOCK

    Lid geworden:
    21 jan 2018
    Berichten:
    182
    Locatie:
    Zottegem
    Dank je voor de opzoekingen. De meeste zaken had ik ook al gevonden, enkel niet dat er een Nederlandstalige roman bestaat. Die is echter nergens nog te verkrijgen.
    Ik heb thuis trouwens de origine litho met portret van Jean BART hangen, zoals getoond op het adres https://terrainc.home.xs4all.nl/me-bart.html.

    Zie hier de mijne:
     

    Bijgevoegde bestanden:

    Stephan Kertész vindt dit leuk.
  14. Jantjeu

    Jantjeu

    Lid geworden:
    18 feb 2021
    Berichten:
    45
    Locatie:
    veluwe
    ja dat vond ik ook
     
    Stephan Kertész vindt dit leuk.

Deel Deze Pagina